année(s) : 2025 (études de projet en cours)
cadre : épure
coût travaux : NC
résumé :
HISTORIQUE
On ignore la date de la première église de Beaune. L’église actuelle, dédiée à Notre-Dame de l’Assomption a été construite en 1518 par Antoine BERTRAND, Maurice BUFFET et Louis GIRARD de Saint-Julien de Maurienne (commune actuelle de Saint-Julien-Montdenis).
Le chœur de forme carrée est reconstruit en 1656 par des maîtres-maçons et charpentiers de Beaune, Gabriel BELLET, Gabriel LAZARD, Gabriel RICHARD et Julien BUFFAZ.
Une visite pastorale de 1700 nous renseigne sur l’église «à une seule nef à plafond lambrisé et deux autels latéraux». Dans la chambre des cloches, le beffroi date de 1746 (date gravée). En 1765, la toiture de l’église est refaite comme en témoigne une date sur une poutre au dessus de la porte d’entrée. En 1790, l’évêque demande qu’on voûte la nef de l’église dont le lambris est en très mauvais état, ce qui sera fait par Joachim PRARIOZ en 1805. En 1819, une visite pastorale confirme que ces nouvelles voûtes sont ornées de peintures. Elles seront restaurées par Charles PRARIOZ en 1858 pour la somme de 350 livres. En 1827, deux fenêtres sont ouvertes dans le chœur à la place des autels de saint Sébastien et saint Claude.
Vers 1895, un legs d’Eustache CHATELARD de Lyon, permet d’installer un horloge sur la flèche du clocher.
La flèche du clocher est partiellement détruite par la foudre, le 14 août 1969. L’année suivante, la flèche est reconstruite en briques par Raymond CHAUMAZ et une horloge électrique est installée.
De 1986 à 2005, l’association «Le clocher de Beaune» s’est mobilisé pour engager et soutenir la restauration de l’église, en très mauvais état, concernée par d’importants désordres structurels.
Un premier projet de restauration est établi en 1987 par Jacques DESVIGNE, architecte des bâtiments de France adjoint. Muté en Haute-Savoie, il sera remplacé par Louis DEMONSSAND, architecte, associé à Edmond BROCARD, architecte des bâtiments de France, chef du service Départemental de l’Architecture de Savoie.
Dès 1989, d’importants travaux de confortement structurels sont engagés, réalisés par l’entreprise de maçonnerie Joseph MASCARO (Villargondran). Destinés à ceinturer l’édifice au sol et sous la toiture, ils comprennent la mise en place de chaînages de fondations, de chaînages périphériques et de tirants. Un drain périphérique et un drain intérieur sont mis en œuvre. Les planchers (entreprise De MICHELI) et l’installation électrique (entreprise ARRIODAZ) sont également refaits. Les châssis sont remplacés par l’entreprise TRIVERO (Saint-Michel de Maurienne).
Cette première campagne de travaux sera suivi de la réfection des façades.
De 1990 à 1992, l’entreprise VALSESIA (Cogolin) restaure les décors intérieurs, clôturant ainsi la restauration extérieure et intérieure de l’église.
DESCRIPTION
L’église de Beaune s’implante au milieu de son cimetière, selon l’usage ancestral, correctement orientée vers l’Orient (soleil levant).
L’église se compose d’un vaste édifice rectangulaire peu élevé, comprenant une nef centrale à deux travées, flanquée de deux collatéraux (bas-côtés), qui communiquent avec elle par des arcades basses. Sur la première travée de la nef, une tribune forme un corps autonome de forme rectangulaire couvrant un endonarthex composé de portiques. Le chœur de deux travées, à chevet droit, prolonge la nef. Une poutre de gloire marque l’entrée du chœur. Toutes ces parties sont couvertes de voûtes d’arêtes.
Le toit à faible pente, couvert actuellement en bacs acier, était revêtu antérieurement en lauzes. Tous les pans de toiture sont équipées de gouttières pendantes.
Le clocher se situe au Sud du chœur, accessible par une porte en rez-de-chaussée, tandis que la sacristie s’implante symétriquement au Nord. Le clocher s’assoie sur une base évasée, peut-être ajoutée au fil du temps pour en renforcer sa stabilité. Il a curieusement une emprise rectangulaire (environ 3,35 mètres par 3,70 mètres).
Le chambre des cloches s’ouvre sur chaque façade du clocher par des ouvertures surmontées d’arcs en plein cintre réalisés en blocs de tuf. Elle abrite quatre cloches : la plus ancienne date de 1697 (cloche Nord), une autre de 1737 (ARNAUD fondeur) et les deux dernières de 1808 (MEUNIER fondeur). Toutes les cloches sont classées monuments historiques, au titre des objets, par arrêtés du 15 avril 1948 (cloche de 1697) et du 15 novembre 1993 (pour les trois autres cloches).
Les cloches s’implantent en déport dans l’embrasure des quatre baies du clocher, en périphérie du beffroi inséré dans le vide maçonné de la chambre des cloches.
La chambre des cloches est surmontée d’une flèche maçonnée de style «roman-lombard», largement diffusé en Maurienne (probablement au XVIIe siècle, en même temps que l’art baroque) , composée d’une flèche principale octogonale (à huit faces) édifiée en blocs de tuf, entourée de quatre mitres d’amortissement. Endommagée par la foudre en 1969, la partie sommitale a été reconstruite en briques recouvertes d’un enduit ciment.
Les mitres d’amortissement présentent trois faces : deux formant un angle droit, la troisième face étant divisé en deux par une arête pour tenter d’aiguiller les eaux de ruissellement). Elles ont une fonction de raidissement et contrebalancent en partie la poussée exercée par la flèche. Elles adoucissent également la perception lourde de la flèche. Chaque mitre est surmontée d’une boule.
La face Nord de la flèche accueille une horloge, dont le mécanisme est accessible depuis le dernier plancher qui couvre la chambre des cloches. Le sommet de la flèche est orné d’une boule puis d’une tige formant paratonnerre, support du traditionnel coq.
PROPOSITION DE TRAVAUX
Malgré la campagne de restauration relativement récente datant du début des années 1990, le clocher de l’église de Beaune présente d’importants désordres structurels, qui en compromettent sa stabilité et son intégrité.
Des fissures (déjà visibles en décembre 2023) ont été constatées au niveau de l’angle NORD-OUEST, sous le niveau de la chambre des cloches. Elles ont conduit à interdire l’accès à l’église et au cimetière le 6 mars 2025, par arrêté municipal.
CONTEXTE / DIAGNOSTIC
Les désordres constatés s’expliquent sans doute par de très nombreuses infiltrations à travers :
– la partie inférieure des pans en tuf de la flèche (joints lessivés et tuf poreux)
– les cueillies entre la base de la flèche et les mitres d’amortissement (défaut d’étanchéité)
– la corniche de couronnement (en très mauvais état)
– les appuis des 4 baies du clocher (en très mauvais état)
L’analyse du beffroi révèle une insertion profonde de la structure de l’ouvrage dans les maçonneries, renforcée par le positionnement des quatre cloches dans l’embrasure des baies. Lors de la mise à la volée des cloches, les mouvements du beffroi engendrent des poussées et contraintes, qui participent, sans doute, aux dégradations constatées (fissurations, détachement et chute d’enduits, …).
Le beffroi présente des sous-dimensionnements et des incohérences au regard des principes traditionnels de charpente et par rapport aux charges et aux efforts dynamiques générés par le mouvement et le tintement des cloches. Le beffroi présente également un état dégradé au niveau des bois et de leurs assemblages, en partie du à sa forte exposition aux intempéries (pluie).
TRAVAUX D’URGENCE
Le 24 mars 2025, le bureau d’études structure STEBAT établit un diagnostic visuel et préconise une campagne de travaux urgents, destinée à mettre en place un ceinturage métallique, composé de quatre profils métalliques en U, liaisonnés entre eux, deux par deux, par des tiges filetées.
Ce ceinturage est mis en place en avril 2025, par l’entreprise VALENZANO, à l’aide de nacelles pour sécuriser l’intervention en cas d’effondrement.
ÉLABORATION D’UN PROGRAMME PÉRENNE DE TRAVAUX
Les travaux consistent à pérenniser le confortement, en mettant en œuvre un ceinturage définitif, accompagné de l’indispensable restauration des maçonneries, destinée à retrouver une parfaite étanchéité de la partie sommitale du clocher.
Pour parfaire la stabilité du clocher, ces travaux intègrent le remplacement du beffroi, avec la réinstallation des quatre cloches.
Il est également proposé de profiter de cette campagne de travaux (et notamment de la pose d’un échafaudage) pour engager des travaux annexes (mise aux normes du paratonnerre, sécurisation de l’accès à la chambre des cloches, nettoyage de la couverture, …)