année(s) : 2024 (diagnostic)
cadre : épure
coût travaux : NC
résumé :
HISTORIQUE
La plus ancienne mention d’une paroisse de Trouet remonte au XIVe siècle sous l’appellation latine de Parrochia de Trévoy. On peut donc penser que dès cette époque une église existait dans le village mais aucun document écrit connu ne l’atteste. Elle était placée sous le patronage de Saint Sébastien.
Comme toutes les églises paroissiales, l’église de Trouet accueille des sépultures à la fois, à l’intérieur de l’église et à l’extérieur, dans le cimetière, comme le prouve les actes de sépultures collationnés dans les registres paroissiaux.
La période révolutionnaire, qui débute en 1792 en Savoie, bouleverse la pratique et l’organisation religieuse. Le Concordat de 1801 amène la paix religieuse. A cette occasion, à pâques 1802, la paroisse de Trouet est finalement rattachée à celle de Meyrieux. En 1803, Meyrieux et Trouet, après n’avoir fait qu’une seule paroisse ne forment qu’une seule commune : Meyrieux-Trouet.
En 1867 et 1868, la chapelle de Trouet fait l’objet de travaux de restauration.
En 1977, la chapelle de Trouet est restaurée partiellement sous l’impulsion d’Elisabeth MEYER, professeur de dessin et artiste-peintre, installée à Challes-les-Eaux.
DESCRIPTION
L’ancienne église de Trouet est implantée au centre de son ancien cimetière, selon la disposition ancestrale, avant la vague de reconstructions des églises et du transfert des cimetières sous l’effet de l’accroissement de la population, au cours du XIXe siècle.
Ayant perdu son statut d’église paroissiale après la période révolutionnaire, l’ancienne église n’a pas eu à subir ces profondes transformations et a donc conserver sa configuration qui a su perdurer pendant des siècles, ce qui lui confère un caractère pittoresque et un intérêt patrimonial indéniable.
La chapelle se compose d’une nef unique précédant un chœur à fond plat, voûté en plein cintre. Elle est délimitée par deux murs-pignons à redents, dont le mur occidental accueille un clocher-pignon selon une disposition typique de l’art roman du XIIe siècle.
La nef est protégée par une toiture à deux pans, couvertes en tuiles de terre cuite et supportée par une charpente traditionnelle, structurée autour de deux fermes à entraits retroussés pour permettre le développement d’une ancienne voûte aujourd’hui démolie.
La voûte en plein cintre de l’abside est également protégée par une toiture à deux pans.
La porte d’entrée de la chapelle disposée dans l’axe de symétrie de la façade occidentale est surmontée d’un arc en plein cintre, réalisé en blocs de tuf et souligné d’un chanfrein.
La nef est éclairée par deux fenêtres classiques, sans doute percées postérieurement à la construction de la chapelle, tout comme la fenêtre Sud du chœur.
Le chœur dispose de sa fenêtre romane, sans doute d’origine.
La fenêtre Nord de la nef semble avoir été créée en 1867-68.
La façade principale est surmontée d’un clocher-pignon à deux arcades. Aujourd’hui, seule subsiste une cloche dans la niche Nord.
Les deux corbeaux en pierre ancrés dans la façade principale devaient soutenir la muraillère de la charpente d’un ancien auvent, aujourd’hui disparu.
PROPOSITION DE TRAVAUX
Le diagnostic recense deux types de désordres à traiter :
DÉSORDRES URGENTS A TRAITER
Le diagnostic relève deux désordres qui nécessitent une intervention URGENTE, afin de remédier à un risque de dégradation accélérée de l’ouvrage. Ils concernent :
- La dégradation du mur-clocher
La dégradation des enduits du mur-clocher est due à la détérioration du couronnement en pierres plates fragiles (tuf). La réfection du couronnement doit s’accompagner de la reprise ponctuelle ou complète des enduits de façades avant une réfection plus globale de la façade OUEST. - Le mauvais état de la charpente au droit d’infiltrations contre le mur-pignon OUEST
Il est indispensable de sonder l’état des pannes qui semblent dégradées en profondeur par les infiltrations, puis d’engager les opérations de confortement nécessaires (moisage des têtes de pannes).
DÉSORDRES MOINS URGENTS A TRAITER
Avec un degré d’urgence plus relatif mais tout aussi prioritaire, il est nécessaire de remédier aux infiltrations à travers la toiture de la chapelle.
Une intervention ponctuelle peut s’envisager mais elle risque de se confronter à la très grande fragilité des tuiles en terre cuite. Il semble préférable de prévoir dès à présent une réfection complète de la couverture de la nef et du chœur.
Pour amorcer l’assainissement des maçonneries des murs, il est conseillé de mettre en place une collecte des eaux pluviales, en installant des gouttières pendantes, en soignant leur mise en œuvre afin de maintenir la perception de rives de toitures, les plus fines possibles. La fixation aux chevrons par brides torsadés évite l’emploi de disgracieuses planches de rive.
Dès le HORS D’EAU assuré, indispensable à la pérennité de la chapelle, il est possible de traiter les autres désordres constatés. Ceux-ci correspondent à la dégradation des enduits intérieurs et extérieurs s’expliquant par la présence d’humidité dans les maçonneries, dues à :
– Des infiltrations à travers les maçonneries provenant des terres retenues (parties enterrées),
– Des remontées capillaires provenant du sol.
Ce phénomène est amplifié par l’application d’un enduit «étanche» en façades, qui bloque l’assèchement naturel des maçonneries, ainsi que par le dallage (tout aussi «étanche») au sol de la nef et du chœur
Seule une campagne globale de reprise des enduits des façades et des murs intérieurs, couplée à des travaux d’assainissement, permettrait de résoudre définitivement et durablement ses désordres. Une reprise ponctuelle par une réfection partielle des enduits intérieurs n’aurait qu’un effet esthétique de courte de durée, tant que la cause des désordres n’est pas traitée.
Il est également indispensable de mettre en œuvre un drain périphérique en pied de façades pour amorcer l’assainissement des maçonneries. Cette intervention peut être dissociée de la réfection des enduits pour un phasage plus rapide.