restauration de la Tour Sarrasine, Conflans, Albertville



année(s) : 2019-2020

cadreépure (en collaboration avec Dominique PERRON, architecte du Patrimoine)

coût travaux : 55 000 € HT

résumé :

La tour Sarrasine est le seul vestige du château-fort de Conflans, connu sous le nom de la maison forte de la Cour. Le terme « Sarrasine » ne renvoie pas aux invasions maures. Il s’agit plutôt d’une manière de donner un sens à une édification dont on a oublié les origines. Joseph GARIN suggère que le château de la Cour ait pu être construit sous l’impulsion de la reine Ermengarde, au début du XIème siècle.

Les angles sont marqués par de larges pierres harpées, en grès à grains roses sur une hauteur d’environ 3 mètres, puis en tufs sur le reste de la hauteur. Le remplissage est en petit appareil de blocs de schiste, percés régulièrement des anciens trous de boulin (échafaudage). Une partie des encadrements d’ouvertures est en pierre calcaire. L’alternance de ces quatre natures de pierres confère à l’édifice une élégante esthétique malgré la simplicité de la forme.

Le remplissage s’organise autour de lits de pose très réguliers. Certains rangs semblent même évoqués un opus spicatum (pose en arêtes de poisson), confirmant une origine de la construction au Xème ou XIème, périodes de prédilection de l’emploi de cette technique. L’épaisseur et la constitution des joints entre pierres varient selon les façades, sans cohérence d’ensemble.

Les façades de la tour présentent un profond lessivage du jointoiement, qui peut provoquer la chute accidentelle de blocs. D’autre part, le délitement des joints créé un substrat idéal pour la prolifération d’espaces végétales, qui par leur développement racinaire peut fragiliser l’ancrage des blocs et favoriser leur détachement.

Le projet de restauration de la tour Sarrasine s’appuie principalement sur la reprise du jointoiement des quatre façades, sur la base d’un « enduit à pierre vue » (à la manière des enduits médiévaux), après une campagne de dévétalisation et de piquage des enduits existants. Les pierres d’encadrement sont consolidées et restaurées. Ces travaux s’accompagnent d’une campagne indispensable et urgente de la reprise de l’étanchéité et de collecte des eaux pluviales en toiture-terrasse.