restauration de l’église ND, Vimines



année(s) : 2024 (diagnostic)

cadreépure

coût travaux : NC

résumé :

HISTORIQUE

L’église de Vimines est signalée dès le XIIe siècle (Ecclésia de Vimenis dans le cartulaire de Grenoble).
Les visites pastorales par les instances diocésaines nous informent de l’état de l’église au fil des siècles, dès 1340. Les comptes-rendus, souvent alarmistes, décrivent fréquemment des désordres importants : incendie en 1356, chœur en ruine en 1470, toit en mauvais état en 1700 («il pleut dans la nef»).

Au cours du XIXe siècle, des travaux sont engagés. La nef et le chœur ont été restaurés vers 1829 et l’église semble en bon état. Mais en 1843 puis 1849, l’évêque constate l’état déplorable de l’église. Mais c’est surtout l’explosion démographique de ce siècle qui va conduire à une reconstruction inévitable de l’église pour en augmenter la capacité, comme dans la quasi-totalité des paroisses de Savoie.

La commune confie le projet de reconstruction de l’église à Théodore FIVEL, architecte.
Le projet est daté du 22 février 1861. Une large partie des planches sont conservées dans les archives communales non inventoriées, conservées aux archives départementales de la Savoie.

L’église est reconstruite sur l’emplacement de l’ancienne église. Son implantation ainsi que la position du clocher font l’objet d’échanges entre la commune et l’architecte.

Le 12 avril 1862, les travaux de construction sont adjugés à Jean BERTONCINI, entrepreneur à Aiguebelle, en Maurienne, pour la somme de 52 375 francs.
Dès 1863, d’importantes malfaçons sont constatées. En avril 1863, le préfet prescrit la démolition d’une partie des travaux de maçonnerie, ordre qui ne sera pas suivi d’effet. Des régisseurs sont nommés pour remplacer l’entrepreneur. Mais les malfaçons vont conduire à l’écroulement du clocher en juin 1864. L’entrepreneur est mis en demeure de remédier aux désordres mais il sera dans l’incapacité de reprendre le chantier. Des expertises sont menées pour déterminer les parties à reprendre et à reconstruire.
En septembre 1865, Théodore FIVEL s’engage personnellement (et financièrement) à achever les travaux, sur la base du cahier des charges établi par les trois experts : Michel DENARIÉ – architecte du département de la Savoie, GUINARD – ingénieur des Ponts à Chambéry et DUVERNAY – entrepreneur à Chambéry.

DESCRIPTION

L’église de Vimines présente un plan basilical, composé de trois nefs (nef principale et deux bas-côtés latéraux) de cinq travées. Le chœur pentagonal est précédé d’un avant-chœur, avec au NORD le clocher et au SUD la sacristie.

Conformément au style architectural prôné par Théodore FIVEL dans tous ses projets de constructions d’églises, l’église suit un style néo-gothique, qui s’affirme par l’émergence de contreforts étagés, le dessin des voûtes et des ouvertures, ainsi que par les fines modénatures du portail d’entrée (colonnes engagées, chapiteaux à volutes, …).

Les voûtes sont constituées de croisées d’ogives, aux nervures saillantes qui s’appuient sur des effets de colonnes saillantes sur les murs de la nef, portées par des culots sculptés. Dans le chœur, ces colonnes engagées redescendent jusqu’au sol.

Les ouvertures principales sont rehaussées d’arcs brisés très marqués, fermées par des vitraux et protégés par des vitrages extérieurs de protection, tandis que les ouvertures hautes sont rondes. Une rosace éclaire la façade principale. Un faux tympan en vitrail représente saint Michel au dessus de la porte d’entrée.

En dehors de la porte d’entrée à double battant, précédée d’un perron en pierre, l’église comporte deux portes latérales précédées d’un sas. La sacristie dispose de sa propre porte extérieure en façade SUD.

Le clocher reçoit la chambre des cloches, ouverte sur chaque façade de deux ouvertures géminées à arcs brisés et fermées par des abat-sons métalliques.
Le clocher est protégé par une flèche octogonale à égout retroussé de forme carrée, surmontée d’une boule, d’une croix et d’un coq.

PROPOSITION DE TRAVAUX

Le diagnostic recense deux types de désordres à traiter à court terme :

DÉSORDRES MAJEURS
Il semble important d’envisager à brève échéance, la réfection des pans de couverture de la nef et du choeur, qui se relèvement être dans un état passable. La toiture est l’élément fondamental de la préservation du bâti.

DÉSORDRES ESTHÉTIQUES
La perception de l’église est contrarié par l’aspect dégradé de la façade principale.
Les dégâts constatés sont principalement esthétiques et ne compromettent pas à moyen terme la pérennité de l’ouvrage. Mais il semble important de remédier aux désordres pour permettre une (ré)appropriation de l’église par les habitants de la commune de Vimines.

Une restauration intérieure de l’église permettrait de traiter les quelques désordres liés à d’anciennes infiltrations et surtout de proposer une remise en teintes plus harmonieuse en réintroduisant le principe de bichromies originel.