restauration de l’église saint Alexis, St-Pierre d’Entremont – Savoie



année(s) : 2025 (diagnostic)

cadreépure

coût travaux : NC

résumé :

HISTORIQUE

Les combats incessants entre Savoie et Dauphiné ont fait basculer la paroisse tantôt dans l’un, tantôt dans l’autre de ces territoires, avant d’aboutir à son partage entre deux communautés indépendantes. Avant la Révolution Française, les habitants du bourg de Saint-Pierre d’Entremont – Savoie relevaient de la paroisse Saint-Pierre dépendant du prieuré de Saint-Pierre d’Entremont – France, dont le curé venait célébrer les offices ordinaires dans la chapelle des dix-mille martyrs.

Dès 1803, les habitants de communauté savoyarde sollicitent la création d’une paroisse indépendante. En 1825, l’Archevêque de Chambéry, Alexis BILLIET, donne satisfaction aux habitants, en érigeant une nouvelle paroisse, sous le vocable de saint Alexis, probablement choisi en hommage au prélat.

En 1829, le conseil communal délibère en faveur de la construction d’une église et demande à l’Intendance de Chambéry de missionner un architecte. Le 21 juillet 1832, l’Intendance demande à l’architecte Joseph TOURNIER de dresser les plans et devis de la construction de l’église et du presbytère.

Après de nombreux échanges et relances pour assurer le financement, les travaux se déroulent entre 1850 et 1854.

En 1901, l’église fait l’objet d’un important programme de restauration et d’agrandissement, financé en totalité, semble-t-il, par un don des Chartreux de 63 000 francs (ce qui pourrait expliquer le manque de sources et d’archives sur les travaux engagés). En hommage, le tympan du portail d’entrée est orné d’un cartouche en pierre à l’emblème de la Grande Chartreuse, daté «1901».

L’agrandissement consiste à créer deux bas-côtés, destinés à augmenter la capacité d’accueil de l’église. Les murs gouttereaux de la nef originelle sont percés par une colonnade. Le style dorique, initié par Joseph TOURNIER est reconduit.

La façade principale est entièrement reprise, élevée en blocs de pierre de taille, extraite dans la carrière des Buis, anciennement exploitée par les Chartreux, tout comme les fûts des colonnes de la nef.

En 1932 et 1933, deux peintres réalisent des décors peints dans les lunettes des voûtes du chœur, de la nef et du transept. Dans le chœur, A. SAINTARD représente la vie de saint Alexis († 404), patron de la paroisse, tandis que Henri-Alexis SHAEFFER réalise les fresques de la nef et du transept.

DESCRIPTION

L’église de Saint-Pierre d’Entremont – Savoie se compose d’une nef et de deux bas-côtés latéraux de trois travées, précédant un transept. Le chœur forme une hémicycle et sépare le clocher au Sud-Est et la sacristie au Nord-Ouest.

L’église est marquée par les deux approches stylistiques des interventions de 1852 et 1901.
Le style néo-classique initié par l’architecte Joseph TOURNIER ne se retrouve aujourd’hui, que dans l’ornementation d’ordre dorique, qui a été reprise et étendue lors des travaux de 1901 (corniche filante et pilastres). Le plan en croix grecque (avec transept centré), s’est effacé avec l’ajout en 1901 des deux bas-côtés, donnant l’illusion d’un plan basilical.

La façade néo-classique épurée, marquée par un large fronton, a laissé place à une façade de style néo-roman, structurée autour d’un portail entouré de deux colonnes engagées (surmontées de chapiteaux à feuilles d’acanthe) et protégé par un larmier mouluré. Les rampants de la travée centrale de la façade sont supportés par une frise d’arcatures qui évoque, sans équivoque, l’Art roman. Dans les travées latérales, deux niches ornées de sculptures (La Sainte-Vierge à gauche et Jeanne d’Arc à droite) structurent la façade.

Des contreforts à ressauts sont mis en œuvre, lors de l’agrandissement de 1901, pour soutenir la façade principale ainsi que les murs des bas-côtés et, sans doute, ajoutés sur les murs du transept existant (le contre-fort n’étant pas usité dans les projets de Joseph TOURNIER).

La nef, le chœur, les bas-côté et la croisée du transept sont couverts par des voûtes d’arêtes, structurées par la faible saillie des arcs doubleaux. Les bras de transept sont protégés, quant à eux, par des voûtes en plein cintre. En jonction sur les murs, les voûtes délimitent des lunettes (parties arrondies créées sur les murs gouttereaux), ornées de fresques peintes en 1932-33.

PROPOSITION DE TRAVAUX

Le diagnostic recense deux types de désordres à traiter à court et moyen terme :

DÉSORDRES MAJEURS
Il semble important d’envisager, à très brève échéance, une première phase de travaux comprenant la réfection de la couverture des deux pans de la nef, des pans Sud-Ouest du transept et du pan du bas-côté droit, qui se relèvent être dans un état passable. Idéalement, il faudrait l’accompagner de la réfection de tous les pans couverts en bardeaux bitumés (pans Sud-Est et pan Nord-Est du bras de transept droit et des pans Sud-Est du chœur), ce qui permettrait de traiter efficacement tous les points de liaison.

L’intervention sur les toitures de la nef et du bas côté droit nécessite la pose d’un échafaudage sur la façade principale (Sud-Ouest). Il est proposé d’en profiter pour prévoir une reprise complète des joints de la façade, afin de mettre un terme aux infiltrations qui dégradent les enduits intérieurs.

Toujours dans le même objectif d’optimiser la pose d’un échafaudage, il peut être envisager une deuxième phase de travaux, comprenant la réfection de tous les pans couverts en bardeaux bitumés, accompagné de la réfection des enduits de façades du clocher et de l’abside.

DÉSORDRES MINEURS
L’intérieur de l’église est concerné par des désordres mineurs, d’ordre esthétique, qui ne compromettent la pérennité de l’église. Ils sont principalement dus à des infiltrations, qu’il est obligatoire de traiter avant tous travaux intérieurs (toiture et façade principale).
Une troisième phase de travaux, consacrée à la restauration intérieure partielle consisterait à intervenir ponctuellement sur les zones concernées par les désordres (réfection d’enduit et de badigeon). L’utilisation d’un échafaudage mobile ou d’une nacelle pourrait servir également à la mise en place d’un éclairage de mise en valeur couplée à la mise aux normes de l’installation électrique.