restauration d’un chalet d’alpage, Les Belleville



année(s) : 2020-2021 (autorisation préfectorale et PC obtenus)

cadre : épure

surface : 35 m² (surface de plancher)

coût travaux : NC

résumé :

Cett montagnette est bâtie en limite d’une barre rocheuse qui domine les quelques chalets qui forment le lieu-dit «Sur La Roche», tandis que le mas «Au Giraud» est occupé par des bâtiments disséminés. Le ruisseau du Giraud borde le site au Sud.

Certains chalets servaient de logis d’étape dans l’exploitation étagée estivale des alpages de la commune de Saint-Martin-de-Belleville, alors qu’autres étaient plus simplement utilisées comme grange à foin.

On retrouve déjà en 1730 (date du levé de la Mappe Sarde), la présence de nombreuses montagnettes. La montagnette du projet n’existe pas, bâtie sans doute à l’aube du XIXè siècle, au milieu des surfaces relativement planes des alpages du lieu-dit.

Les chalets furent abandonnés au fur et à mesure de la mécanisation de l’Agriculture.

La montagnette servait de grange à foin comme en témoigne le traineau à foin qui demeure à l’intérieur.
Les surfaces les plus planes des alpages étaient fauchées manuellement à la faux, au mois d’août. Après séchage sur champ, le foin était stocké dans la grange, où les courants d’air générés entre les petites ouvertures assuraient les meilleures conditions pour sa conservation.

Comme les capacités de stockage étaient limitées dans la ferme permanente, le foin était descendu au gré des besoins, même en hiver, sur des traîneaux qui glissaient facilement sur la neige.

Il est important de préserver ces chalets d’estive en tant que témoin de l’activité pastorale qui a façonné les alpages de la commune des Belleville.

 

Le projet s’articule autour de la restauration totale du chalet et de la volonté de préserver intégralement les qualités architecturales et patrimoniales du chalet. L’aménagement sommaire intérieur met en scène le volume originel, avec simplicité et humilité. L’apport de lumière naturelle au cœur du chalet s’appuie sur l’agrandissement modéré des trois ouvertures existantes et sur la mise en œuvre d’une large baie vitrée dans l’embrasure de la porte de la grange conservé, servant de volets extérieurs. Il s’agit de préserver la lecture d’une ancienne grange à foin, en évitant de lui conférer des attributs qui pourraient brouiller la perception de son ancien usage.

Les abords du chalet ne sont pas modifiés et sont entièrement préservés, sans ajout d’aménagements artificiels.

Programme de travaux :
A. Réfection de la couverture
B. Mise en œuvre d’un drain
C. Restauration des façades
D. Modification d’ouvertures

 

Malgré un entretien régulier, la toiture présente de nombreuses infiltrations dues à la rusticité du matériau de couverture et de sa mise en œuvre : glissement des lauzes, faîtage sommaire, etc …

L’absence d’écran de sous-toiture ne permet pas de palier aux infiltrations.

Le réfection de la couverture, prévoit donc le remaniement des petites lauzes (badières) et le remplacement du platelage qui les supportent. Pour garantir une durabilité accrue, il est indispensable de mettre en oeuvre une étanchéité sous la couverture. Cette préconisation nécessite la pose d’un chevronnage et d’un platelage supplémentaires.
La toiture est ainsi légèrement surélevée, l’impact visuel de la rive d’égout sera néanmoins minimisé.

 

Le projet propose de mettre en place un drain au pied des quatre murs de façades, prolongé par une évacuation gravitaire dans la pente du terrain.

La consolidation de la structure du chalet prévoit l’injection de coulis dans les fissures et les parties les moins stables, notamment autour de la zone affectée par le tassement de la maçonnerie. Un remontage d’une portion du mur de la façade Sud sera également nécessaire, avec les pierres existantes, en respectant les lits de pose.

Même si certains pans de murs semblent montés sans joints, il est proposé d’unifier le traitement des façades en généralisant un rejointoyement léger des pierres, à l’aide d’un enduit adapté à base de chaux (NHL) et de sable local.
Les arases seront redressées ponctuellement, sans mise en œuvre d’un chaînage périphérique en béton armé.

L’étanchéité de l’ancienne porte de grange pourrait être renforcée par l’application d’un plâtre paysan, de type «griya» à base de gypse cuit à température modérée, conformément à l’existant.

 

Le projet propose de conserver la porte de grange, en la transformant en volets extérieurs, tout en intégrant une double porte-fenêtre vitrée à l’intérieur. Cette disposition permet de préserver l’aspect originel de la grange, en position fermée. Les dimensions de l’ouverture existantes ne sont pas modifiées. Seule une restauration des deux vantaux est envisagée. Côté intérieur, la porte-fenêtre se composent de châssis classiques, aux profils à section réduite pour minimiser leur présence lors de l’ouverture des volets, au profit des surfaces de vitrages.

Le projet propose également d’agrandir modérément les trois ouvertures existantes. Pour améliorer le confort lumineux du chalet, sans dénaturer son aspect extérieur, il est proposé d’augmenter les dimensions des trois fenêtres en conservant le même rapport largeur/hauteur.
Les fenêtres se calent sous des linteaux réalisés en bois de récupération, tandis que les jambages se composent du même appareillage de pierres (lits de pose conservés).

 

Les pièces présentées sont tirées de la demande de permis de construire.